Le "green desking", ou bureau vert, une innovation directement venue du Canada, suscite un vif intérêt alors que les beaux jours approchent. Contrairement à l'idée d'une école en plein air, cette pratique vise à déplacer de manière occasionnelle et bénéfique les employés de bureau vers des environnements verts en milieu urbain. Dans un contexte où l'open space et le flex office sont devenus la norme, le green desking pourrait bien représenter une nouvelle façon de travailler, offrant une expérience plus proche de la nature même en milieu urbain. Un véritable rêve à Montréal.

Montréal, ville déjà riche en espaces de coworking, a vu émerger ce concept de bureau vert en 2017. Le cofondateur de l'agence Aire Commune, Philippe Pelletier, à l'origine de cette transformation, explique que l'idée est née dans le quartier créatif de Mile-End. Les premiers essais ont été concluants, avec un espace de travail extérieur le jour et un espace événementiel la nuit. Cependant, l'arrivée de la pandémie en 2020 a tout bouleversé, incitant les habitants de Montréal à découvrir l'importance du travail en plein air.

Ainsi, l'agence Aire Commune a lancé un nouveau projet : les "îlots d'été". Ces modules de travail en plein air, gratuits et sans réservation, ont connu un succès fulgurant. En 2022, ils ont attiré 100 000 utilisateurs, répartis dans 40 îlots disséminés dans toute la ville. Cette initiative favorise les interactions sociales entre travailleurs indépendants et offre les bienfaits du travail en plein air.

Des études ont montré que travailler en extérieur améliore l'humeur, réduit le stress et augmente le sentiment de bien-être. Dans un monde où près de la moitié des travailleurs de bureau n'ont pas accès à la lumière naturelle, le green desking apparaît comme une véritable révolution.

Fort de ce succès, l'agence québécoise a lancé une nouvelle offre destinée aux professionnels et aux entreprises. Les "Stations d'été" sont des espaces de réunion privatisés équipés pour les visioconférences, installés dans des containers vitrés. Cette initiative vise à attirer les salariés de retour en centre-ville après la pandémie. Des discussions sont en cours pour exporter ce concept à Toronto. Et pourquoi pas des "îlots" dans les grandes villes françaises ?