En 2022, 153 471 m² de bureaux ont été rénovés ou construits à Nantes métropole, selon les chiffres du Club immobilier Nantes Atlantique (Cina). Preuve que ce secteur d’immobilier se porte bien. Pour autant, la présidente de cette institution alerte sur la pénurie de surfaces disponibles et sur un « risque de décroissance ».

Les espaces de bureaux se sont-ils bien vendus à Nantes métropole ?

« C’est une année exceptionnelle pour le marché de bureaux », analyse Christine Serra, présidente du Club immobilier Nantes Atlantique (Cina) et directrice régionale de BNP Paribas Real Estate. En 2022, 153 471 m² de bureaux ont été rénovés ou construits dans Nantes métropole, contre 129 000 m² en 2021. À lui seul, le neuf représente 79 874 m² des transactions. La seconde main s’élève à 73 597 m².

Pour la présidente du Cina, deux facteurs expliquent cette croissance. À commencer par le dynamisme local : « Les entreprises présentes continuent de se développer économiquement. » Des sociétés parisiennes proposent également à ses salariés d’intégrer des équipes en région afin de « renforcer leur position sur place ».

En 2022, 153 471 m² de bureaux ont été rénovés ou construits à Nantes métropole, selon les chiffres du Club immobilier Nantes Atlantique (Cina). Preuve que ce secteur d’immobilier se porte bien. Pour autant, la présidente de cette institution alerte sur la pénurie de surfaces disponibles et sur un « risque de décroissance ».

Géographiquement, y a-t-il des secteurs plus attractifs ?

Toutes transactions confondues, le centre-ville de Nantes est la localisation la plus prisée avec 48,05 % du marché. « Il y a une recherche de centralité de la part des entreprises pour proposer aux salariés des services. » Telle la proximité de la gare, d’une salle de sport ou de commerces.

Mais il faut compter « entre quatre et cinq ans » pour qu’un chantier dans le centre-ville ne voie le jour. « On y manque d’offres, poursuit la directrice régionale. Les entreprises ne trouvent pas de surface, quelle qu’elle soit. »

Avec 42, 61 % du marché, le nord de la métropole reste plus prisé que le sud (9,34 %).

Y a-t-il un risque de pénurie d’espaces ?

Christine Serra alerte sur le « manque de m² tertiaire dans la métropole. Les transactions concernent beaucoup des sociétés déjà implantées. » Mais le manque de bâtiments neufs « bloque le développement des entreprises et d’emplois. »

Quid des locaux vacants ?

Rénover l’ancien pourrait être une solution. Mais selon le Cina, le parc obsolète existant n’est pas en centre-ville. Plutôt en zones industrielles, et ces locaux, pour certains énergivores, pour d’autres trop petits, ne correspondent plus aux nouvelles normes environnementales ni aux attentes des entreprises.

« Ce parc aura une seconde vie, en devenant un logement, un foyer d’accueil, énumère-t-elle. Mais les entreprises, elles, recherchent des surfaces plus grandes et à l’horizontal. »

Alors, quelles sont les solutions pour trouver de l’espace ?

Les lieux de coworking essaiment à Nantes et aux alentours. « Ils sont très bien intégrés dans le marché immobilier, constate la présidente du Cina. Mais ça ne va pas répondre à tout. »

Pour Christine Serra, la priorité c’est de réduire les délais administratifs. Et de mettre sur le marché des espaces neufs. Mais pour y parvenir, il faut « une vraie volonté politique, accepter de la densification en centre-ville. » Car son verdict est sans appel : « Si les entreprises ne trouvent pas d’espaces, elles iront ailleurs. »

Reste à savoir si c’est forcément un problème… Des voix s’élèvent en effet pour dire que la Métropole ne doit pas attirer à tout prix. Dès 2020, Yann Trichard, le président de la Chambre de commerce et d’industrie appelait à « cesser les efforts qui consistent à aller chercher tous azimuts des entreprises ».

Un constat partagé, la même année, par Nicolas Debond, directeur général de l’agence Nantes Saint-Nazaire développement : « Maintenant que le territoire est attractif, on peut choisir. Nous ne faisons de la prospection que dans certaines filières. On fait davantage de qualité et moins de quantité. »

Source : Publié le 23 janvier 2023 par Ouest-France